L’homéopathie, une branche de la toxicologie ?

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« Comment soigner une maladie chronique ? Cherchez le toxique ! »

J’expose ici un point de vue personnel et minoritaire (il est possible de voir les choses autrement).

 

L’homéopathie est une médecine du temps long

 

- Comme chacun sait, la toxicologie est la science des produits toxiques.

- La plupart des toxicologues s’intéressent principalement aux effets massifs et évidents à court terme des intoxications récentes. L’originalité de l’homéopathie est de s’intéresser aux effets insidieux et discrets des intoxications anciennes, y compris par des produits considérés habituellement comme anodins.

- La « Matière médicale homéopathique » est la réunion de toutes les connaissances disponibles sur un certains nombres de produits toxiques. Pour chacun de ces produits, on y trouve une description du tableau clinique caractéristique. C’est ainsi que, connaissant le toxique principal du patient (ou un équivalent), on pourra relancer l’élimination de ce toxique : le toxique principal du patient, pris en haute dilution, devient alors le remède du moment.

- J’observe que la plupart des 70 produits toxiques, décrits par Hahnemann dans son « Traité de Matière médicale », sont en fait des médicaments que les médecins ordinaires de son temps prescrivaient couramment, à dose pondérable. Le génie d’Hahnemann a été de s’intéresser aux effets secondaires de ces médicaments ; Hahnemann soignait donc, en fait, des maladies iatrogènes !

- J’observe aussi que les rares expériences convaincantes sur l’action des remèdes homéopathiques portent toutes sur des cas où le patient (ou le cobaye) a été préalablement intoxiqué par le produit qui lui sert de remède. Il faut saluer ici les travaux de Mme Lise Wurmser et de ses continuateurs (voir la bibliographie).

- Cela rejoint d’ailleurs ma propre expérience directe (lire « L’atropine et le Largactil ») : les remèdes homéopathiques auxquels j’ai réagis le plus fortement sont des produits par lesquels j’avais été intoxiqué préalablement, parfois des dizaines d’années auparavant.

- Il me semble qu’il serait fécond que les homéopathes élargissent la MMH en s’intéressant aux effets insidieux des poisons contemporains d’usage courant.

- Il me semble aussi que la médecine classique élargirait ses possibilités thérapeutiques en s’intéressant à la petite voix de l’homéopathie.

 

Bibliographie :

Deux textes fondateurs de l’homéopathie :

Hahnemann Samuel. « Exposition de la doctrine médicale homéopathique, ou Organon de l’art de guérir » Traduit de l’allemand par le Dr A.J.L. Jourdan en 1856. Préface du Dr Michel Guermonprez. O.E.I.L, 1986.

- Hahnemann Samuel. « Traité de matière médicale », tomes 1, 2, 3. Traduit de l’allemand par A.J.L.Jourdan, Similia, 1989

 

Sur l’homéopathie soignant des suites d’intoxication :

- Aulas Jean-Jacques, Bardelay Gilles, Royer Jean-François et Gauthier Jean-Yves, « L’homéopathie. Approche historique et critique », Editons médicales Roland Bettex, 1985. Au chapitre « Homéopathie et recherche pharmacologique de laboratoire », les sections :

- « L’expérimentation princeps de Lise Wurmser » : pages 272-273, et

- « Les travaux contemporains concernant l’effet des doses infinitésimales sur l’animal entier » : pages 276 à 280.

[Le ton général de cet ouvrage est à charge contre l’homéopathie mais les auteurs ont l’honnêteté intellectuelle de rendre compte de ces deux expérimentations (sur lesquelles toutefois ils ne s’attardent pas). Ce sont elles qui m’ont convaincu du bien fondé de l’homéopathie.].

- Bagot Jean-Lionel, « Utilisation des hétéro-isothérapies en cancérologie », dans « La revue d’homéopathie », Vol1, n°2, juin 2010. Pages 54 à 59.

- Bagot Jean-Lionel, « L’homéopathie, une réponse intéressantes aux effets secondaires des thérapies ciblées », dans « La revue d’homéopathie », Vol 8, n°3, septembre 2017. Pages 130-136.

- Cazin Jean-Claude et Gaborit Jean-Louis (Laboratoire de Pharmacodynamie de l’université du Droit et de la Santé de Lille), « Etude pharmacologique de la rétention et de la mobilisation de l’arsenic sous l’influence de dilutions hahnemanniennes d’Arsenicum Album », dans « Aspects de la recherche en homéopathie », volume 1, chapitre 2, pages 19 à 37, Editions Boiron, 1983.

- Julian Othon André, « Dictionnaire de Matière médicale homéopathique. Les 130 nouveaux homéothérapiques », Editions Masson 1981.

- Pradal Henri, « Dictionnaire critique des médicaments, 1978-1979 », Editions du couloir de Gaube, BP77, 65110 Cauterets.

 

Du même auteur :

- Kasparian Jean-Jacques, « Le répertoire de Kent au risque de la statistique », Revue « L’homéopathie européenne », T2, janvier-février 1994.

- Kasparian Jean-Jacques, « Analyse statistique des remèdes minéraux : deux questions, trois surprises », Revue « L’homéopathie européenne », T14, janvier-février 2005.

- Kasparian Jean-Jacques, « Analyse statistique de 276 remèdes homéopathiques. Quels liens entre signes et constituants ? », « La revue d’homéopathie », T7, n°4, octobre-décembre 2016.

- Kasparian Jean-Jacques, « Logiciel Duprat » Un aide pour identifier le poison principal parmi 662 possibles.

- Kasparian Jean-Jacques, « Vers une approche globale de la Matière Médicale Homéopathique », l’apport des méthodes statistiques.

- Kasparian Jean-Jacques, « L’atropine et le Largactil », Auto-observation d’un chemin de résilience après intoxications multiples.

 

Ce texte n’est pas figé ; vos remarques peuvent l’améliorer.

Contact : Jean-Jacques.Kasparian@LaPoste.net

Dernière mise à jour le : 02/06/2024